L’essentiel à retenir : depuis le 1ᵉʳ avril 2025, le montant maximum de l’AAH à taux plein est de 1 033,32 € par mois pour une personne sans autres revenus, soit une hausse de 17,27 € par rapport à 2024.
Cette allocation reste le pilier du revenu de nombreuses personnes en situation de handicap. Elle complète vos ressources pour vous garantir un minimum chaque mois, que vous viviez seul, en couple, que vous travailliez ou non. Comme pour une paire de lunettes bien adaptée, quelques millimètres peuvent tout changer : quelques euros de plus ou de moins d’AAH peuvent faire basculer un budget.
En tant qu’opticien, je vois souvent des clients qui jonglent entre santé, emploi parfois fragile et démarches administratives. L’AAH vient justement sécuriser un peu le terrain, à condition de comprendre comment elle est calculée et dans quels cas vous pouvez la demander, y compris en cas de dépression ou de handicap psychique.
Ce guide fait le point sur les montants 2025, les plafonds de ressources, les spécificités entre 50 et 79 % d’incapacité, la vie de couple, le travail (avec un exemple autour de 1 600 € de revenus) et les démarches concrètes pour y voir plus clair.
AAH 2025 : ce qui change vraiment pour votre budget
En 2024, le montant maximal de l’AAH avait déjà franchi la barre symbolique des 1 000 € pour atteindre 1 016,05 € par mois.
Au 1ᵉʳ avril 2025, une nouvelle revalorisation de 1,7 % est entrée en vigueur. Le décret publié fin mars fixe officiellement le montant mensuel de l’AAH à 1 033,32 € à taux plein, pour les allocations dues à partir d’avril et versées début mai.
Concrètement, cela signifie :
- +17,27 € par mois par rapport à 2024 pour une personne sans autres revenus.
- Une augmentation indexée sur l’inflation, comme les autres minima sociaux (RSA, pensions d’invalidité…).
- Un montant qui reste légèrement au-dessus ou au niveau du seuil de pauvreté, sans le faire disparaître pour autant.
Ce montant maximal est un repère : la plupart des bénéficiaires touchent une AAH “différentielle”, c’est-à-dire ajustée à leurs propres ressources.
Qui peut toucher l’AAH en 2025 ? Taux d’incapacité et autres conditions
L’AAH est une aide nationale, versée par la CAF ou la MSA, mais l’ouverture du droit est décidée par la MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapées) via la CDAPH.
Pour 2025, les grandes conditions restent les mêmes :
- Âge et résidence
- Avoir au moins 20 ans (16 ans si vous n’êtes plus à charge de vos parents pour les prestations familiales).
- Résider de façon stable et régulière en France.
- Taux d’incapacité reconnu par la MDPH
- ≥ 80 % : vous êtes en principe éligible à l’AAH si les autres conditions sont remplies.
- Entre 50 et 79 % : vous pouvez être éligible si votre handicap entraîne une restriction substantielle et durable d’accès à l’emploi (RSDAE), évaluée par l’équipe pluridisciplinaire de la MDPH.
- Ressources
- Vos ressources personnelles ne doivent pas dépasser certains plafonds annuels, qui varient selon que vous êtes seul ou en couple et selon le nombre d’enfants.
L’AAH n’est jamais attribuée automatiquement : c’est le dossier MDPH qui sert de base. Les certificats médicaux, comptes rendus et descriptions de votre quotidien permettent d’évaluer l’impact réel du handicap sur la vie de tous les jours (et notamment sur votre capacité à travailler).
Montant de l’AAH 2025 : plafond à 1 033,32 € et règle de calcul
Le montant maximal en 2025
Depuis le 1ᵉʳ avril 2025 :
- Montant maximal mensuel AAH à taux plein : 1 033,32 € pour une personne sans autres revenus.
Ce montant est le même que votre taux d’incapacité soit entre 50 et 79 % ou au moins 80 % : le taux joue sur l’ouverture du droit et la durée, pas sur le plafond lui-même.
Plafonds de ressources 2025
En 2025, les plafonds annuels de ressources pour rester éligible tournent, à partir du 1ᵉʳ avril, autour de :
| Situation familiale (sans enfant) | Plafond annuel de ressources AAH 2025 (≈) |
|---|---|
| Personne seule | 12 400 € |
| Couple | 22 444 € |
Par enfant à charge, le plafond augmente d’environ 6 000 € par an.
Une allocation “différentielle”
L’AAH vient compléter vos revenus jusqu’à un niveau garanti. En simplifiant beaucoup, pour une personne seule sans enfant :
Montant AAH mensuel ≈ 1 033,32 € – vos ressources mensuelles prises en compte.
En pratique, la CAF :
- se base sur vos revenus de l’année N-2,
- applique des abattements selon que les revenus viennent du travail, d’une pension, d’un ESAT, etc.,
- recalcule régulièrement votre droit.
Deux personnes avec le même salaire peuvent donc toucher une AAH différente, selon leurs autres ressources et leur situation familiale.
Taux d’incapacité entre 50 et 79 % : impact sur le montant et la durée des droits
Si votre taux d’incapacité est entre 50 et 79 %, l’AAH reste possible mais avec des règles plus strictes :
- Vous devez présenter une restriction substantielle et durable d’accès à l’emploi (RSDAE) liée à votre handicap.
- L’AAH est souvent accordée pour des durées plus courtes (1 à 2 ans, parfois jusqu’à 5 ans si la situation est stable).
- Les droits s’arrêtent, en principe, à l’âge légal de la retraite, avec un basculement vers d’autres dispositifs (pension, ASPA…).
En termes de montant, le plafond reste 1 033,32 € à taux plein. Ce qui change, c’est surtout la nécessité de justifier l’impact du handicap sur l’emploi et la fréquence des réexamens.
Si vous êtes dans ce cas et que remplir les formulaires vous semble aussi flou qu’une vision sans correction, ne restez pas seul : médecin traitant, psychiatre, assistante sociale, association ou proche peuvent vous aider à décrire précisément vos difficultés quotidiennes et professionnelles.
Dépression et handicap psychique : comment l’AAH peut intervenir
Beaucoup de personnes cherchent “montant AAH dépression” en espérant une réponse simple. La réalité est plus nuancée : ce n’est pas le nom de la maladie qui ouvre le droit, mais l’impact durable sur la vie quotidienne et le travail.
Quelques repères utiles :
- Une dépression légère et transitoire n’ouvre généralement pas droit à l’AAH.
- Une dépression sévère, chronique, résistante, ou associée à d’autres troubles psychiques, peut entraîner une incapacité durable et une RSDAE.
- La MDPH examine :
- votre capacité à tenir un emploi régulier,
- votre autonomie au quotidien (organisation, déplacements, démarches…),
- la durée et l’intensité des troubles.
Dans ces situations, le parcours ressemble souvent à ceci :
- Suivi médical ou psychologique auprès d’un médecin, psychiatre, psychologue ou centre spécialisé.
- Constitution du dossier MDPH avec un certificat médical détaillé et, si possible, un accompagnement social.
- Évaluation par l’équipe pluridisciplinaire, puis décision de la commission (CDAPH) sur le taux d’incapacité et la RSDAE.
Ce guide ne remplace pas une consultation médicale ni l’avis d’un professionnel de santé mentale. Si vous avez des idées noires, un épuisement intense ou l’impression de ne plus y arriver, l’urgence est d’abord d’en parler à un médecin ou à un service d’écoute, avant même de penser aux démarches administratives.
AAH et revenus d’activité : que reste-t-il si vous gagnez 1 600 € par mois ?
Beaucoup de questions tournent autour de “AAH 1 600 euros” : est-ce encore compatible ? Combien reste-t-il réellement sur le compte ?
Le principe, pour une personne seule :
- tant que vos revenus professionnels + AAH restent en dessous d’un certain plafond, l’AAH est maintenue, mais réduite ;
- au-delà, l’AAH peut être réduite à zéro.
Les règles de cumul sont techniques (abattements, ESAT, temps partiel, travail protégé…). On peut néanmoins donner quelques repères simplifiés :
Exemple 1 – Aucun revenu d’activité
- Salaire net pris en compte : 0 €
- Montant théorique AAH : 1 033,32 €
Exemple 2 – Salaire “modéré” (par exemple 800 € / mois)
- Une partie du salaire est neutralisée ou abattue.
- L’AAH n’est pas simplement 1 033,32 – 800 : le calcul est plus favorable pour encourager la reprise d’activité.
- Dans de nombreux cas, vous conservez une AAH partielle de plusieurs centaines d’euros.
Exemple 3 – Revenus autour de 1 600 € / mois
Avec environ 1 600 € nets de revenus mensuels, beaucoup de situations dépassent les plafonds de cumul pour une personne seule. Dans ce cas :
- soit l’AAH tombe à zéro,
- soit elle devient symbolique (quelques euros),
- le tout dépendant de la manière dont la CAF retient vos revenus (abattements, N-2, type d’emploi…).
C’est un peu comme l’épaisseur d’un verre progressif : quelques paramètres invisibles font varier le résultat final. Pour obtenir une estimation fiable, le plus sûr reste de :
- utiliser un simulateur officiel ou associatif à jour,
- vérifier directement dans votre espace CAF / MSA,
- demander l’aide d’un travailleur social si les calculs vous dépassent.
Vivre en couple en 2025 : nouvelle règle de calcul et plafonds AAH
Depuis le 1ᵉʳ octobre 2023, une réforme importante a changé le mode de calcul pour les personnes en couple : la déconjugalisation de l’AAH.
En résumé :
- Seuls vos revenus personnels sont désormais pris en compte pour calculer l’AAH, pas ceux de votre conjoint.
- Ce nouveau calcul s’applique automatiquement si vous ouvrez des droits après octobre 2023.
- Si vous étiez déjà bénéficiaire en couple avant cette date, la CAF compare l’ancien et le nouveau mode de calcul et retient celui qui vous avantage le plus.
Les plafonds d’entrée dans le dispositif restent, eux, définis par la composition familiale. Pour un couple, on est autour de 22 444 € de ressources annuelles en 2025 (sans enfant), avec une majoration pour chaque enfant à charge.
Dans la pratique, cette réforme a :
- augmenté l’AAH de nombreuses personnes en couple dont le conjoint a des revenus,
- permis à certains bénéficiaires auparavant exclus de devenir éligibles,
- limité la dépendance financière vis-à-vis du conjoint.
Si vous vivez en couple, un simple changement de situation (mariage, PACS, séparation) peut modifier le mode de calcul. Pensez à le déclarer rapidement à la CAF pour éviter des régularisations douloureuses plusieurs mois plus tard.
Démarches pratiques pour demander ou revoir votre AAH
Sur le terrain, une demande d’AAH ressemble souvent à un parcours avec plusieurs étapes. Pour vous repérer :
1. Préparer le dossier MDPH
- Récupérez le formulaire de demande (papier ou en ligne, selon votre département).
- Faites remplir le certificat médical par le professionnel qui connaît le mieux votre situation (médecin traitant, spécialiste, psychiatre…).
- Décrivez votre quotidien : fatigue, déplacements, gestion de l’argent, concentration, travail, vie sociale…
Plus vous êtes précis, plus l’équipe pluridisciplinaire dispose d’éléments pour évaluer votre taux d’incapacité et la RSDAE.
2. Dépôt et délais
- Le dossier est déposé à la MDPH (en ligne, par courrier ou au guichet).
- Les délais moyens tournent autour de 4 mois, parfois davantage selon les départements.
- En cas d’accord, les droits sont en principe rétroactifs à la date de dépôt.
3. Versement par la CAF ou la MSA
Une fois la notification MDPH obtenue :
- la CAF ou la MSA calcule vos droits financiers (AAH, éventuellement majoration pour la vie autonome, autres prestations),
- vous touchez ensuite l’AAH chaque mois, généralement en début de mois suivant.
Si vous avez déjà une AAH, pensez à anticiper le renouvellement : ne pas laisser le droit expirer évite les “trous” de trésorerie.
Garder le cap : AAH, santé et accompagnement au quotidien
L’AAH est un filet de sécurité important, mais elle ne couvre pas tout. Dans la réalité, beaucoup de personnes jonglent entre :
- troubles de santé (physiques ou psychiques),
- fatigue chronique,
- emploi à temps partiel,
- démarches administratives complexes,
- budget serré.
Comme en optique, où on ne corrige pas toute une vue avec un seul verre, il est souvent utile de combiner plusieurs soutiens :
- accompagnement par un travailleur social ou une association spécialisée,
- soutien psychologique ou psychiatrique quand la santé mentale vacille,
- aides liées au logement, à l’énergie, au transport, en complément de l’AAH.
Ce guide donne des repères, mais ne remplace ni une consultation médicale, ni un rendez-vous avec la CAF, la MDPH ou un professionnel du droit social. Si vous avez un doute sur votre situation, le réflexe le plus sûr reste de faire vérifier votre cas concret par un interlocuteur compétent.
FAQ
Quel est le montant de l’AAH en 2025 pour une personne seule sans ressources ?
Depuis le 1ᵉʳ avril 2025, le montant maximal de l’AAH à taux plein est de 1 033,32 € par mois pour une personne seule qui ne perçoit aucun autre revenu pris en compte. Cette hausse de 17,27 € par rapport au montant 2024 (1 016,05 €) s’applique aux droits d’avril payés début mai.
Quel montant d’AAH entre 50 et 79 % d’incapacité ?
Le montant maximal reste le même : 1 033,32 € par mois à taux plein. La différence, lorsque le taux d’incapacité est entre 50 et 79 %, concerne l’ouverture du droit (nécessité de prouver une restriction substantielle et durable d’accès à l’emploi) et la durée d’attribution souvent plus courte (1 à 2 ans, jusqu’à 5 ans). Le calcul financier est identique : l’AAH vient compléter vos revenus jusqu’au plafond.
Peut-on toucher l’AAH pour une dépression ?
Oui, dans certains cas. Une dépression ou un trouble psychique peuvent ouvrir droit à l’AAH si :
- le handicap est jugé durable,
- il entraîne un taux d’incapacité d’au moins 50 %,
- et surtout s’il provoque une restriction substantielle et durable d’accès à l’emploi.
Ce n’est ni le mot “dépression”, ni le diagnostic seul qui comptent, mais l’impact sur votre vie quotidienne et professionnelle, évalué par la MDPH à partir des éléments médicaux et de votre récit. Pour savoir si votre situation peut entrer dans ce cadre, parlez-en avec votre médecin ou un travailleur social qui pourra vous aider à monter le dossier.
AAH et salaire de 1 600 € : ai-je encore droit à quelque chose ?
Avec un revenu d’activité autour de 1 600 € par mois, beaucoup de personnes dépassent les plafonds de cumul AAH + revenus prévus pour une personne seule. Dans ces configurations, l’AAH est souvent réduite à zéro ou à un montant très faible. Toutefois, le calcul dépend de nombreux paramètres (type d’emploi, abattements, revenus N-2, ESAT ou non, vie de couple…). Seule la CAF ou la MSA peut trancher pour votre cas précis. N’hésitez pas à utiliser un simulateur à jour ou à demander conseil à un travailleur social.
Quels sont les plafonds de ressources pour toucher l’AAH en 2025 ?
En 2025, les plafonds annuels tournent, après revalorisation, autour de 12 400 € pour une personne seule et 22 444 € pour un couple sans enfant, avec une majoration d’environ 6 000 € par enfant à charge. Il s’agit des plafonds d’entrée dans le dispositif : en dessous, vous pouvez prétendre à l’AAH si les autres conditions sont remplies ; au-dessus, l’AAH n’est plus due.
Comment faire ma première demande d’AAH ?
La première demande passe toujours par la MDPH de votre département. Vous devez :
- Remplir le formulaire de demande (papier ou en ligne).
- Faire compléter le certificat médical par le professionnel qui suit votre handicap (médecin, psychiatre…).
- Décrire votre quotidien et les difficultés rencontrées pour travailler, vous déplacer, vous organiser.
- Déposer le dossier à la MDPH.
Après étude, la MDPH transmet sa décision à la CAF ou à la MSA, qui calcule le montant de l’AAH et la verse chaque mois. En moyenne, il faut compter plusieurs mois entre le dépôt du dossier et le premier paiement, mais les droits sont rétroactifs à la date de dépôt si la demande est acceptée.
L’AAH est-elle maintenue à la retraite ?
Pour les personnes avec un taux d’incapacité d’au moins 80 %, l’AAH peut parfois être maintenue sous conditions au moment de la retraite, ou transformée en complément d’une autre prestation. Pour celles dont le taux est entre 50 et 79 %, les droits à l’AAH prennent généralement fin à l’âge légal de la retraite, avec un basculement possible vers d’autres aides (pension, ASPA…). L’articulation AAH–retraite est complexe : l’idéal est d’anticiper en en parlant avec la CAF, la MDPH ou un service social avant d’arriver à l’âge concerné.
